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Sessantotto segreto # 2

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Deguy nell’intervista del novembre 1998 aggiunge un particolare decisivo: “Poi Laporte si è spiegato: era testimone, e non il solo. Aveva sentito delle affermazioni antisemite e Derrida giudicava ciò insopportabile. Nello specifico, era attorno all’affaire Lévinas-Canguilhem a proposito di un’elezione universitaria a Clermont-Ferrand. Penso che in sostanza Beaufret sarebbe voluto entrare nell’università da cui era stato praticamente cacciato, e che dunque aveva espresso irritazione. Allora ecco, l’affermazione sarebbe stata antisemita.” Mesi prima era uscita la biografia di Blanchot, dove per primo Bident svelava il particolare: “In vista di elezioni a una cattedra di filosofia a Clermont, Beaufret aveva pronunciato queste parole: ‘Se avessi da scegliere fra Clémence Ramnoux, X, Y e un ebreo, naturalmente voterei per Clémence Ramnoux’ […]. Il discorso riguardava in particolare un filosofo ebreo il cui trattamento non poteva lasciare Derrida indifferente: Emmanuel Lévinas”1. Il primo luglio 1999 infine Derrida nella sua intervista a Janicaud suggella: “Un giorno Laporte e sua moglie vengono a mangiare da me, a Fresnes, nell’inverno 1967-68 ( probabilmente già nel 1968): durante una conversazione a briglia sciolta, Laporte, che è stato suo allievo, mi parla di certe osservazioni antisemite di Beaufret. Osservazioni gravi. Ne cita alcune concernenti Lévinas, o il fatto che gli stermini di ebrei erano credibili quanto le voci che correvano sugli orrori in Belgio durante il 1914 (i tedeschi che uccidevano e sgozzavano i bambini); infine, altre di questo tipo, che mi sono parse scioccanti non solo perché erano antisemite, ma nella forma della loro violenza. E dunque sono sconvolto. Laporte è rimasto un po’ sorpreso. Forse non aveva misurato l’effetto che ciò poteva fare su di me”2. Tornando all’incontro-scontro collettivo in casa Deguy, resta comunque la testimonianza in tempo reale di Fédier, che il 6 gennaio 1968 scrive a Derrida:

Laporte voudrait qu’on maintienne son texte, alors que ma réaction première a été de l’ôter3. Autrement dit Laporte tient à rendre hommage à quelqu’un qu’il persiste à accuser de propos antisémites. Cette situation est proprement indécente […]. Pour moi, il est incompatible de savoir quelqu’un antisémite de continuer à s’en dire l’ami, tout en “souffrant” d’un déchirement intense. Cela, je le nomme du mauvais théâtre, le théâtre de la spiritualité, ou d’un certain christianisme – que j’exècre. Ou bien on le dit, on s’explique et on rompt ; ou bien on se tait et on n’est plus ami (et je crois que c’est un honneur de n’être pas ami d’antisémites. [….] votre position ne me rassérène pas non plus. Vous dites ne pas pouvoir décider. Dans un sens cette position est réellement admirable, car elle est purement kantienne. Mais, de l’autre, elle laisse peser sur Jean Beaufret, sur moi-même et sur quelques autres le plus terrible des soupçons: celui d’une sournoiserie sans nom, d’une exécrable hypocrisie, ou plus trivialement d’un laxisme à faire peur. Le seul fait, auquel il faut revenir c’est: Jean Beaufret, et du même coup moi-même et quelques autres, sommes-nous antisémites? J’ai frémi l’autre jour chez Deguy quand trop rapidement il a été question d’un “antisémitisme” philosophique – dont seraient accusables Heidegger, Husserl, bref toute la tradition. Cela, je ne peux l’accepter, car c’est dépasser toute définition raisonnable. Pour moi est antisémite celui qui croit que le fait d’être-juif place en état d’infériorité (culturelle, morale, intellectuelle etc.) par rapport à l’être-homme.

Fédier prosegue riassumendo la posizione espressa da Derrida nella lettera che ha appena ricevuto:

Vous dites à peu près: J. B. violemment atteint dans son équilibre par des attaques venues en grande partie de professeurs juifs, se serait en quelque sorte laissé aller – ne serait-ce que momentanement – à une généralisation, d’où le propos que soutient avoir entendu Laporte.

E ribatte deciso:

Il est vrai que les attaques de Wahl, de Lévinas l’ont atteint de plein fouet. Mais ce n’est pas cette généralisation antisémite qu’elles ont provoqué – ce qui s’est passé, c’est la maladroite phrase sur Dreyfus qui le dit, phrase que J. B. n’aurait pas dû publier (car elle est prototypique d’une phrase impossible à lire), mais qu’il a écrite et qui veut dire ceci: Dreyfus, qui a été condamné parce que juif, devait être défendu par tout honnête homme pour la justice. Aujourd’hui, ce qui est à l’envers, c’est que ce sont des professeurs juifs qui mentent et accusent Heidegger – et l’on ne doit pas se dispenser de le dire parce que les accusateurs sont juifs.

In effetti su France Observateur del 6 febbraio1964, per contestare la validità dei primi dossier sul nazismo d Heidegger, Beaufret aveva scritto: “L’esistenza di siffatti ‘dossier’ e la traduzione parola per parola di ciò che contengono possono sostituire quella che gli storici di un tempo chiamavano ‘critica dei documenti? Io credo che nell’affaire Dreyfus i dossier non sono mai mancati, pieni zeppi di prove decisive. Nella circostanza presente, sono e resto come non ho mai smesso di essere risolutamente dreyfusardo. La mia sensazione è in effetti – e non penso di cadere in un’esagerazione – che si tratti con Heidegger, di una sorta di affaire Dreyfus al contrario. Al conformismo morale del nostro mondo vendicativamente ipocrita importa che Heidegger, il cui pensiero urta tutti i conformismi, sia colpevole, come importava al mondo del 1895 che Israle fosse colpevole in Dreyfus”. E Fédier ora commenta:

La part de folie dans cette phrase c’est évidemment que l’objet principal (Dreyfus ou Heidegger) n’est pas superposable: Dreyfus était innocent absolument, alors que Heidegger n’est innocent que des accusations mensongères. La phrase de J. B. n’a de sens, n’a pu être écrite, que si elle dit ce que j’en ai dit. Or, cela, c’est encore une fois le contraire d’une généralisation antisémite: elle est le cri effacé de l’homme qui essaie de rappeler les souvenirs : “Vous n’êtes pas les persécuteurs, mais les persécutés; vous n’êtes pas injustes, mais les hommes de la justice.”

Ma, conclude Fédier, “il reste alors à se demander comment Laporte en arrive à l’exacte opposé”. E non trovando giustificazioni logiche, coglie un passaggio psicologico nella lettera di derrida, il quale motiva il ritardo di Laporte nella denuncia come effetto di un “respect paralysant” nei confronti di Beaufret (non più dunque di una sottovalutazione delle sue affermazioni):

Qu’est-ce que ce monde fantomatique, où Laporte, homme de 40 ans, tremblote en silence devant Jean Beaufret – alors qu’il viendrait de dire des propos antisémites ?? Rien que cette situation là me paraît déjà suspecte, et lourde de possibilités délirantes. Et puis j’ajoute: qu’est-ce que la tête de Laporte pour se construire ce rapport incohérent dont je veux bien qu’il souffre, mais qui est une souffrance indécente? C’est le quiétisme de M.me Guyon! Vous me dites qu’il n’est pas machiavélique, donc je vous crois. Mais il y a des ressorts et détours inconscients qui sont encore plus efficaces que les conscients. […] rien n’est pensable pour moi sans un délire de Laporte. Une chose est claire: de quelque côté qu’on le prenne, Laporte s’est conduit injustifiablement.

NOTE

 1. E in nota: “C’erano egualmente altri discorsi, più leggeri, glissate retoriche della conversazione quotidiana, lapsus irosi […]. Se Beaufret consentì a spiegarsi su questi discorsi, di cui il contesto poteva attenuare la portata e denunciare la leggerezza, mai si riconobbe autore delle parole riguardanti Levinas.” La frase tra virgolette riportata più sopra da Bident non è desunta dalla corrispondenza allora in mano sua.

2. L’incontro con Laporte si svolse, come sappiamo, nell’autunno 1967; a Fresnes Derrida aveva la sua casa di campagna.

3. Il testo proposto da Laporte, e infine pubblicato nella Festschrift, è su Giacometti, scritto anni prima e dunque non appositamente per l’occasione.

(continua)

La prima puntata è qui

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